Ici en photo, nous sommes dans les années 1909 avec Louis "émile" Train, pilote et constructeur d'avions.
Né en 1877 à Saint-Etienne, Emile Train commence avec son frère jumeau Louis, sa carrière dans les ateliers de son père, en tant que mécanicien, ce qui l'amènera à se consacrer très tôt à la moto et à l'automobile. Après des études à l’École pratique d'industrie de Saint-Étienne, il s'installe en 1902 à Courbevoie, où il étudie son premier moteur de moto. A partir de 1909 il se consacre entièrement à l'aviation. Il s'installe au camp de Chalons-sur-Marne où il crée un atelier. Il construit rapidement son avion « 1 », entièrement métallique. Il adopte la formule monoplan, avec un centre de gravité bas, qu'il conservera sur ces modèles suivants. Il progresse rapidement. Moins de quinze jours après avoir construit son avion, il obtient son brevet de pilote le 9 août 1910 sous le numéro 167, à l'âge de 33 ans.
Il peut alors prétendre participer aux manifestations les plus importantes de l'époque ainsi le dimanche 21 mai 1911, à 5 h du matin, plusieurs centaines de milliers de Parisiens se pressent sur le terrain d'aviation d'Issy-les-Moulineaux. Pour assister au départ de la course aérienne Paris-Madrid 1911 organisée par le Petit Parisien et que remportera resté seul en lice Jules Védrines sur un avion Morane. Au moment des envols, survient toutefois un drame qui va endeuiller la France. Émile Train en difficulté avec le moteur du monoplan de sa fabrication décide de revenir se poser sur la piste à l'instant précis où un peloton de cuirassiers la traverse. Pour éviter les cavaliers, il essaye de virer mais comme il l'expliquera après le drame le moteur faiblissait de plus en plus et ne me permettait plus d'effectuer de virage : « je redressais l'appareil et tentais d'aller atterrir au-delà du peloton. Je fis l'impossible pour prolonger mon vol ; j'allais y arriver lorsque l'appareil, complètement cabré, s'abattit lourdement sur un groupe d'officiels ». Maurice Berteaux, ministre de la Guerre meurt sur le coup, un bras sectionné par l'hélice, tandis qu'Ernest Monis, président du conseil et Henri Deutsch de la Meurthe souffrent de blessures diverses. Louis Barthou, ancien président de la commission sportive aéronautique, met en cause l'aérodrome d'Issy-les-Moulineaux, terrain malencontreusement implanté dans une cuvette, exposée aux remous et bordé d'habitations. Une enquête dégage bientôt la responsabilité d’Émile Train, reconnaissant son adresse et les qualités de son monoplan, lequel entièrement conçu avec des tubes d'acier, à l'exception de l'hélice, des patins et des nervures d'aile, avait fait des essais remarqués au printemps 1910.
Les observateurs, surtout des militaires, apprécièrent la stabilité et l'excellente tenue au vent de cet appareil capable de voler à 95 km/h et qui, par ailleurs, offrait à son pilote une bonne visibilité tous azimuts. En outre, les ailes pouvaient être démontées et remontées en l'espace de dix minutes. Séduite par le monoplan, qu'elle avait testé en mars et avril 1911, l'armée en commanda quinze exemplaires, dont plusieurs destinés aux colonies. Malgré ces encouragements, Émile Train perd le goût du pilotage, même si, en août 1911, il participe brillamment au meeting organisé sur le terrain de Champirol situé sur les territoires des communes de Villars (Loire) et Saint-Priest-en-Jarez près de sa ville natale et à Bouthéon dans la Loire. Ainsi le 16 août 1911, il remporte le prix offert à l'aviateur qui, le premier, survolerait l'hôtel de ville de Saint-Étienne. Parti de Bouthéon à 18 h 17, il y est de retour à 18 h45.
Après avoir perdu le goût du pilotage, il réalise encore un appareil l'avion « 3 » à l'habitacle fermé. Il s'associe ensuite à la société Astra, il crée un hydravion en 1912, mais, l'année suivante, cède son entreprise à Astra, occupe ensuite un poste d'ingénieur chez Nieuport-Astra, mais arrête de travailler dans le domaine de l'aviation.
Il revient à la moto en 1914 en faisant l'acquisition de la firme Lurquin-Coudert, fondée en 1899. Celle-ci propose alors des moteurs de 2 ch 1/2 à 4 ch 1/2, déclinés en version refroidie par air pour la moto ou par eau pour l'industrie, ainsi que de bicylindres en "V" destinés à la compétition et d'une moto à fourche élastique et suspension arrière coulissante.
Après la guerre, Train se spécialise dans les moteurs de faible cylindrée (2 et 4 temps) mais dès 1924, il propose une vaste gamme de moteurs de 98 à 995 cm3, mono ou bicylindres en "V", refroidis par air ou par eau, aux destinations diverses : bicyclettes, motocyclettes, cyclecars, canots automobiles, motoculteurs, groupes industriels ... Ce n'est qu'a partir de 1927 qu'émile Train propose enfin des motocyclettes complètes avec une gamme allant de la 125 à la 345 cm3 et dont la conception fait preuve d'une activité débordante et inventive.
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